Résumé : Ce volume présente : l'histoire des voyages de Scarmentado, Candide ou l'optisme, Histoire d'un bon Bramin, Le Blanc et le Noir, Jeannot & Colin, Pot-Pourri, Petite Digression, Aventure Indienne. Illustrations d'Enrique Martin sur bois gravé. On a l'habitude de voir, dans le Blanc et le Noir, l'illustration fort nette d'ailleurs, d'une attitude de pensée, la manichéisme, qui pourrait constituer le fond même de la philosophie voltairienne. En tout, il y a du "blanc" et du "noir", du bien et du mal. C'est vrai et l'on songe que les premiers contes, "le Monde comme il va" en particulier, définissent bien un univers moral où tout s'équilibre, tout s'échange sans cesse. La conclusion est le "tout est passable" de Babouc, qui est une forme d'optimisme. Il n'en va pas de même ici : le bien et le mal ne s'annulent point en s'opposant, selon un subtil système de compensation ; ils écartèlent l'homme qui n'y peut, rien faute de n'y rien comprendre. La leçon n'est même pas pessimiste, elle est désespérante. On notera que, par l'artifice du songe, bien sûr, c'est la première fois que Voltaire fait intervenir d'un bout à l'autre, le merveilleux, le féérique. Et comme dans les rêves tout se mécanise, tout étonne : il suffit de se réveiller pour apercevoir que le prodige authentique, c'est tout simplement de vivre. Cela n'empêche pas d'aimer les contes à dormir debout, à condition de ne pas y croire...