Résumé : Une des plus grandes abominations du XXème siècle fut le camp de concentration (ou d'internement) allemand. Les noms les plus connus - Bergen-Belsen, Ravensbrück, Buchenwald, Dachau, Treblinka, Auschwitz et Maïdanek - devinrent, après la guerre, des mots qui faisaient frissonner. Ils le restent aujourd'hui encore car le temps n'a pas suffi à effacer des mémoires les infinies souffrances, les privations, le sadisme et la mort à une large échelle, que ces camps, ou d'autres semblables, connurent. Les nazis, symbole de brutalité, avaient déjà mis sur pied six camps de concentration au moment où la Seconde Guerre Mondiale éclatat. Ils ne furent certes pas les seuls à en établir mais, en fin de compte, les leurs surpassèrent en horreur ceux d'autre nations, dont même les plus barbares ne commirent jamais pareilles atrocités. De tels camps étaient, pourtant, inséparables du régime tyrannique et répressif établi en Allemagne par les nazis. Il était inévitable que les dissidents politiques s'insurgent contre le parti au pouvoir : considérés comme dangereux, c'est pour eux que furent érigés les premiers camps. Hermann Göring, cerveau du système, prétendait qu'ils avaient été instaurés simplement pour enfermer communistes et socialistes, adversaires du nazisme. Peut-être füt-ce le cas, mais le nombre et la diversité des "indésrables" dans l'Allemagne d'avant-guerre, grandirent si rapidement que, bientôt, la population des camps de concentration s'accrut d'homosexuels, de francs-maçons, de bohémiens, de témoins de Jéhovah, d'anabaptistes et autres groupes religieux "subversifs", principalement les Juifs. En 1938, 20 000 juifs étaient déjà incarcérés ; cette année-là, les lois raciales de Nuremberg légalisèrent la persécution des non-aryens, qui avait lieu depuis que les nazis étaient au pouvoir. Comme il était à prévoir, lorsque la guerre éclata en 1939, les camps de concentration jouèrent un rôle toujours plus important et le nombre des infortunés qui y étaient incarcérés augmenta considérablement. C'est à cette époque que les camps, symboles déjà de supplice et de martyre, furent utilisés pour l'effort de guerre, les détenus constituants une main-d'œuvre bon marché.