Résumé : Durant des siècles, les Celtes ont dominé la plus grande partie de l'Europe sans jamais parvenir toutefois à constituer durablement de vértiables Etats. Farouchement attachés à elur indépendance, en conflit perpétuel avec leurs voisins, ils n'ont légué à la postérité ni ces cités raffinées qui surgissaient au même moment sur les pourtours de la Méditerranée, ni ces lois rigoureuses qui réglaient la vie des citoyens de Rome ou d'Athènes. Qu'ils ne se soient pas exprimés par l'architecture monumentale ou l'écriture, ne siginifie nullement qu'ils aient été moins doués que d'autres peuples. Leur génie se manifestait différemment, par une perception religieuse et poétique du monde qui a sûrement influencé leur destin et dont on saisit encore mal les contours. A défaut de littérature, les Celtes répugnaient à figer la parole par l'écrit. L'archéologie, l'étude des rares textes contemporains, la lecture attentive des épopées irlandaises médiévales, nous fournissent aujourd'hui assez d'éléments pour tenter d'approcher une réalité toujours fuyante. Pivot de leur civilisation, cette religion énigmatique est peut-être l'une des clés du mystère celte. A la lumière des derniers travaux scientifiques, ce livre propose d'en présenter les multiples aspects. Les auteurs se sont notamment attachés à cerner le rôle des druides qui n'étaient pas seulement les serviteurs zélés de divinités exigeantes, mais aussi, phénomène singulier dans l'histoire des peuples antiques, des maîtres à penser, des enseignants, des médecins, des astronomes, des poètes, des avocats, des diplomates et des archivistes, la mémoire vivante de millions de Gaulois. Pierre Forni est historien ; Gérard Garriga est archéologue. Les illustrations sont de Jean-Noël Rochut.