Les anneaux de Bicêtre - La chambre bleue - L'homme au petit chien
Auteurs   Simenon, Georges (Auteur)
Edition  Editions Rencontre : Lausanne , 1970
Langue d'édition   français
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Réservation
SiteNuméroCoteSection / LocalisationEtat
Waziers 1596540132671 843.08 SIM AAdulte / Armoires hautes rez-de-chausséeDisponible
Résumé : Les anneaux de Bicêtre Huit heures du soir. Pour des millions d'humains, chacun dans sa case, dans le petit monde qu'il s'est créé ou qu'il subit, une journée bien déterminée s'achève, froide et brumeuse, celle du mercredi 3 février. Pour René Maugras, il n'y a pas d'heure ni de jour et ce n'est que plus tard que la question du temps écoulé le tracassera. Il est encore tout au fond d'un trou aussi obscur que les abysses des océans, sans contact avec l'univers extérieur. Son bras droit, pourtant, à son insu, commence à s'agiter d'une façon spasmodique, cependant que sa joue se gonfle comiquement à chaque expiration. La chambre bleue Incarcéré et interrogé par le juge Diem, Antoine dit Tony Falcone fait, au fur et à mesure qu'il répond de manière apathique aux questions de la justice, une analyse calme et rétrospective sur sa courte liaison adultère avec Andrée Despierre, une camarade d'école que le hasard a remis sur son chemin quelques mois auparavant. "– Je t’ai fait mal ? – Non. – Tu m’en veux ? – Non. C’était vrai. A ce moment-là, tout était vrai, puisqu’il vivait la scène à l’état brut, sans se poser de questions, sans essayer de comprendre, sans soupçonner qu’il y aurait un jour quelque chose à comprendre. Non seulement tout était vrai, mais tout était réel : lui, la chambre, Andrée qui restait étendue sur le lit dévasté, nue, les cuisses écartées, avec la tache sombre du sexe... Etait-il heureux ? Si on le lui avait demandé, il aurait répondu oui sans hésiter. L’idée ne lui venait pas d’en vouloir à Andrée de lui avoir mordu la lèvre. Cela faisait partie d’un tout, comme le reste, et, debout, nu lui aussi, devant le miroir du lavabo, il tapotait sa lèvre avec la serviette imbibée d’eau fraîche. – Ta femme va te poser des questions ? – Je ne crois pas. – Elle t’en pose parfois ?" L'homme au petit chien Pour les gens de son quartier, M. Félix est un célibataire de cinquante ans, à l'air prématurément vieilli, le plus tranquille des hommes. Pour d'autres, qui le voient passer à heure fixe en compagnie d'un drôle de caniche, il est l'homme au petit chien... Est-ce que l'incident de dimanche a l'importance que je suis tenté de lui attribuer ? On ne peut même pas, sans exagération, parler d'incident. Une rencontre fortuite, dans la rue. Un couple inconnu dans la foule parisienne. Un échange de regards. Pourtant, depuis trois jours, mon humeur a changé et des décisions que je croyais définitives ne me le paraissent plus autant. Je ne les évoque pas d'une façon dramatique, ni sentimentale. Je ne suis qu'un homme quelconque parmi les autres, les millions, les milliards d'autres, ceux qui vivent, ceux qui naissent et ceux qui meurent à l'instant où j'écris, sans compter les centaines de milliards d'êtres plus ou moins semblables à moi qui ont foulé la même terre, respiré le même air, connu le même rythme des saisons.