En cas de malheur - le petit homme d'Arkhangelsk - Le fils
Auteurs   Simenon, Georges (Auteur)
Edition  Editions Rencontre : Lausanne , 1970
Prix   10.50E
Langue d'édition   français
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Réservation
SiteNuméroCoteSection / LocalisationEtat
Waziers 1596540132985 843.08 SIM EAdulte / Armoires hautes rez-de-chausséeDisponible
Résumé : En cas de malheur Il y a deux heures à peine, après le déjeuner, dans le salon où nous venions de passer pour prendre le café, je me tenais debout devant la fenêtre, assez près de la vitre pour en sentir l'humidité froide quand j'ai entendu derrière moi ma femme prononcer : "Tu comptes sortir cet après-midi ?". Et ces mots si simples, si ordinaires, m'ont paru lourds de sens comme s'ils cachaient entre leurs syllabes des pensées que ni Viviane ni moi n'osions exprimer. Je n'ai pas répondu tout de suite, non parce que j'hésitais sur mes intentions mais parce que je suis resté un moment en suspens dans cet univers un peu angoissant, plus réel, au fond, que le monde de tous les jours, qui donne l'impression de découvrir l'envers de la vie. J'ai dû finir par balbutier : - Non. Pas aujourd'hui. Le petit homme d'Arkhangelsk Lorsqu'on demande à Jonas Milk, le petit bouquiniste et philatéliste du Vieux-Marché, où est passée sa jeune et jolie femme Gina, il répond évasivement qu'elle est allée à Bourges. Mais à mesure que les jours passent, cette réponse apparaît de plus en plus insuffisante ; et bientôt les ragots, les soupçons, l'hostilité de toute la ville se concentrent autour du petit homme d'Arkhangelsk, Russe naturalisé français mais finalement resté aux yeux de tous "l'étranger" ... Jonas est innocent, pourtant. Mais il faut croire qu'il appartient à un monde où les innocents sont faits pour devenir des victimes... Le fils Est-ce que ces deux mots-là te font sourire ? Suffisent-ils à trahir ma gêne ? Je n’ai pas l’habitude de t’écrire. Au fait, je me rends soudain compte que je ne t’ai plus écrit depuis le temps où, enfant, tu partais en vacances plus tôt que moi avec ta mère et où je t’envoyais de courts billets. Je commençais le plus souvent par Fiston, parfois par Grand garçon, quelquefois, je m’en souviens, par Petit homme. Dans la vie de tous les jours je dis fils et quand j’ai essayé d’écrire ce mot seul en haut de ma page, il m’a paru à la fois nu et solennel. Mon fils, d’autre part, me fait penser à un testament...