Résumé : Wimbledon, juillet 1927, demi-finale du simple messieurs. L'Américain Big Bill Tilden mène 6-2, 6-4, 5-1, 15 A face au Français Henri Cochet. Encore trois points et il est en finale. Pourtant, Tilden ne gagnera pas ce match. C'est Cochet, finalement vainqueur sur le score de 2-6, 4-6, 7-5, 6-4, 6-3, qui jouera la finale. Onze ans plus tard, Tilden, dans sa biographie intitulée "Mon histoire" écrivait : "Personnellement, je n'ai pas d'explication satisfaisante à cette défaite. Tout ce que je sais, c'est que j'ai perdu mon timing et que je n'ai plus mis une balle dans le court. Cela n'a rien à voir avec la façon dont Cochet à joué. Il n'a rien fait d'extraordinaire pour renverser la situation". Quel joueur de tennis, quel que soit son niveau, n'a pas, un jour, vécu pareil effondrement, ou, au contraire, pareille exaltation ? Qui n'a pas juré qu'il ne mettrait plus les pieds sur un court de tennis après une défaite incompréhensible... pour rejouer dès le lendemain ? Devenu spectateur des grands affrontements, dans les immenses arènes de Wimbledon ou de Roland-Garros, le joueur comprend ce que les deux adversaires peuvent ressentir. Il s'identifie au vainqueur ou au vaincu, au plus fort ou au moins fort, et à travers eux règle ses propres comptes avec lui-même ou avec celui qui l'a battu la semaine d'avant. "Si tu peux affronter le Triomphe et le Désastre, Et traiter ces deux imposteurs avec la même sérénité Tu seras un homme mon fils". Rudyard Kipling
Notes : Index