Ça s'est fait comme ça
Auteurs   Depardieu, Gérard (Auteur)
Duroy, Lionel (Auteur)
Edition  XO éd. : [Paris] , impr. 2014
Collation   1 vol. (171 p.)
Illustration   ill., couv. et jaquette ill.
Format   22 cm
indice Dewey   920
791.430 28092
ISBN   978-2-84563-732-0
Prix   16,90 EUR
Langue d'édition   français
Sujets   Depardieu, Gérard(1948-....) -- Biographies
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Réservation
SiteNuméroCoteSection / LocalisationEtat
Waziers 1596540126298 B DEP DAdulte / BiographieDisponible
Résumé : Ma grand'mère habitait en bout de piste à Orly ; elle était dame pipi à Orly où je passais mes vacances quand j'étais gamin. Dans les chiottes d'Orly - j'adorais ça : "Départ à destination de Rio de Janeiro..". Putain... ils s'en vont à Rio ! Et je courais voir. J'allais aussi regarder ceux qui revenaient. "Arrivée en provenance de...". Je voyais toutes les villes du monde défiler : Saïgon, Addis-Abeba, Buenos Aires... Moi, j'étais dans les chiottes. Elle, elle nettoyait les chiottes, elle travaillait pour une boîte qui s'appelait "L'Alsacienne". Ma grand'mère se rasait. Quand je l'embrassais, je lui disais : "Tu piques encore, Mémé !". "Je me raserais demain, t'en fais pas !". Dame-pipi, la mère de mon père. J'ai longtemps voyagé depuis les chiottes d'Orly d'où j'entendais des noms, des destinations qui me faisaient rêver. Depuis les chiottes, je me disais : "Un jour j'irai ! Un jour, j'irai là-bas, moi aussi, et un jour je reviendrai, un jour, un jour...". C'étais ça ma vie. Plus tard, quand j'étais en apprentissage à l'imprimerie, le bruit de la machine dans ma tête...Le bruit de la machine m'emmenait dans des espèces de musiques, de tourbillons et je me disais : "Putain, j'aimerais bien... ça doit être beau... ce que j'aimerais, tu vois, c'est avoir une maison avec des odeurs de pin, des épines de pin qui te piquent les pieds quand tu marches dessus. Là-bas, j'emmènerais toute ma famille... et moi je partirais à la découverte d'autres choses...". Je rêvais, je partais tout seul dans ma tête. Toujours, tout le temps. Jusqu'au jour où je me suis vraiment barré, mais sans violence. Je ne suis pas parti parce que mon père, le Dédé, était insupportable, ou parce que ma mère, la Lilette, pareil, non, non, je suis parti parce que j'étais libre. J'avais été aimé pour être libre et pour aller là où je devais aller. Je n'ai jamais été ni jugé par mes parents, ni tenu, ni rien du tout. J'ai toujours été libre. Gérard Depardieu