Mais rien n'obscurcira la beauté de ce monde
Auteurs   Voronca, Ilarie (Auteur)
Edition  L'Arbre : [Aizy-Jouy] , 2000
Collation   Non paginé [22] p.
Format   23 cm
indice Dewey   821
ISBN   978-2-85278-126-9
Prix   9.15 €
Langue d'édition   français
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Réservation
SiteNuméroCoteSection / LocalisationEtat
Waziers 1596540127073 841 VOR M Adulte / Disponible
Résumé : Mais rien n'obscurcira la beauté de ce monde. Cette proclamation d’espoir est celle d’un recueil d’Ilarie Voronca, immense poète roumain écrivant en français. Mais au soir du 4 avril 1946, Ilarie Voronca rentre chez lui, enfin dans sa demeure terrestre; il s’enferme dans la cuisine, prend du temps pour méticuleusement calfeutrer porte et fenêtre, en vérifie l’étanchéité. Puis posément il avale tout un tube de somnifères, lui qui ne prenait jamais ces faux amis du sommeil, boit de l’alcool par-dessus, lui qui ne buvait pas du tout, et arrache le tuyau de gaz. Sans un mot derrière lui, sans le moindre signe. Sous la lumière rouge de la lune L’enfant dépossédé erre nu et seul dans la rue. Ce n’est plus un enfant maintenant. Il ne se rappelle plus ce qu’il est venu faire dans ce quartier de la ville qui lui semble soudain inconnu sous la lumière rouge de la lune. Perdu entre des millions d’hommes Leur ressemblant de plus en plus jusqu’à ne plus me reconnaître Pouvant aussi bien vivre leur destinée qu’eux pourraient vivre la mienne Avec la faim, le froid inscrits sur le visage Et quelquefois l’extase hébétée d’un désir satisfait Ce n’est pas moi qui ai su faire un outil de mon corps Pour dresser dans la mémoire du monde ma statue Une montagne, une mer ont suffi pour remplir mes poches Dans les villes mon ombre a fui craintive dans les égouts Et quand les promeneurs disaient avec respect : Cette bâtisse est à un tel et ce carrosse Est à un tel et ce jardin et cette vallée sont à un tel Ce n’est pas mon nom que prononçaient leurs lèvres. Mais moi qui n’ai jamais rien eu Comment pourrait-on se souvenir de moi ?